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Édition - 2024

Alice Dontenwille

Alice Dontenwille


Alice Dontenwille est une jeune cinéaste basée à Tours depuis 2021. Née en Haute-Savoie, elle grandit à Montélimar où elle découvre et pratique la danse contemporaine depuis l’âge de six ans. Mordue de cinéma dès l’enfance, après le visionnage en cachette de Suspiria de Dario Argento, elle se forme en montage image à la CinéFabrique de Lyon dont elle sort diplômée en 2020. Camille à corps perdu est son premier court-métrage à la sortie d’école. Dévoreuse de pellicules horrifiques et fantastiques en tout genre, Alice se passionne pour la distorsion du réel, la monstruosité, l’onirisme et la violence, qui imprègnent son univers avec la danse et l’idée de matérialité, venue de son background en arts visuels. En parallèle de son activité d’assistante monteuse de séries et long-métrages à Paris, Alice travaille à l’écriture de Carnation, un film d’époque chorégraphique sur la fin de l’innocence, et d’Insubmersible, un film surréaliste sur la dépression. . . . Alice Dontenwille is a young filmmaker based in Tours since 2021. Born in Haute-Savoie, she grew up in Montélimar where she discovered and practiced contemporary dance from age six. A film-addict since childhood (precisely, after secretly watching Dario Argento’s Suspiria aged merely ten), she learns film editing at CinéFabrique in Lyon, from which she graduates in 2020. Camille à corps perdu is her directorial debut. Devourer of horrific and supernatural films of any kind, Alice becomes infatuated with the themes of reality distortion, monstrosity, onirism and violence, all imbuing her world, along with dance and the notion of materiality, which she gets from her visual arts background. Parallel to her work as assistant editor on television series and feature films in Paris, Alice is currently writing Carnation, a choreographic period film about the end of innocence, and Unsinkable, a surrealist film about depression.

Mention

Meilleur court-métrage expérimental

Genre : expérimental Format : Court métrage Released on : 30 août 2023 Duration : 18:45 : France
Camille à corps perdu

Camille à corps perdu

946
France 18:45 2023-08-30

Synopsis:

Paris, juillet 1892. Après sa rupture avec Auguste Rodin, la sculptrice Camille Claudel vit recluse dans son atelier. Une nuit, alors que son chagrin se mue en amertume puis en haine, les sculptures de Camille prennent vie et l’entraînent dans une danse infernale – pour l’aider à se défaire de l’emprise empoisonnée de Rodin, ou la faire basculer dans la démence ? . . . Paris, July 1892. After her breakup with Auguste Rodin, sculptor Camille Claudel lives isolated in her workshop. One night, as her grief becomes spite then hatred, Camille’s sculptures come alive and drag her into a hellish dance – to unleash her from Rodin’s poisoned stranglehold, or to bring her to the brink of madness ?

Déclaration du réalisateur:

Aussi loin que remonte mon désir de cinéma, il y a une envie de filmer de la danse. L’art de dire par le geste ce que les mots ne disent pas me passionne et me fascine ; c’est même la danse, par son approche du rythme et du mouvement, qui m’a amenée vers le montage. Pour mon premier court-métrage, je voulais absolument faire un film chorégraphique. La figure de Camille Claudel s’est imposée comme une évidence : la porosité plastique entre la sculpture, la danse et le cinéma ouvrait la porte à tout un univers gestuel et sensoriel. Dans ma démarche, j’ai cherché à ce que le film aie une vraie peau : à chaque étape de fabrication, de travailler les textures, les matières – l’argile, la sueur, le tissu, les peaux, la poussière – jusqu’au grain même de l’image, en ébullition comme l’esprit de Camille Claudel dans le film. Ce travail amorcé avec Camille à corps perdu – l’exploration des aspérités qu’offre le médium filmique – sous-tend toute ma réflexion cinématographique : donner des formes et une matérialité à la psyché. Ainsi, le choix du fantastique, avec toute l’ambiguïté propre au genre – Camille imagine-t-elle les sculptures qui s’animent, ou est-ce réel ? – n’est pas anodin. Pendant toute la durée de l’internement de Camille Claudel, les doutes ont plané sur la nature réelle de sa folie, jusqu’à sa mort. ... Était-elle vraiment psychotique et paranoïaque, ou bien victime du sexisme d’un siècle où l’hystérie est une maladie de femmes ? On n’en sera jamais sûr.e.s. . . . For as long as I’d dreamed of cinema, I craved to film dance. The art of telling through motion what words cannot express deeply fascinates me ; it’s even dance, through its approach of rhythm and movement, that brought me towards film editing. For my directorial debut, I absolutely wanted to make a choreographic film. The figure of Camille Claudel emerged as an obvious choice : the plastic porosity between sculpture, dance and cinema paved the way to an entire gestual and sensory world. I wanted this film to feel like it had an actual skin : I approached each step of production with a particular attention to the textures and matters - clay, sweat, cloth, skins, dust -, up to the very grain of the film, boiling restless akin to Camille Claudel’s mind in the film. This work that began with Camille à corps perdu - the exploration of the rough edges of the filmic medium - underlies my entire cinematographic approach : giving shapes and materiality to the psyche. Thus, the choice of the supernatural, with all the ambiguity specific to the genre - is Camille imagining the sculptures coming to life ? or is it real ? - isn’t innocuous. For the entirety of her confinement in mental asylum, doubts lingered over the true nature of her supposed madness. … Was she truly psychotic and paranoid, or did she fall victim to the sexism of a century where hysteria was a women’s disease ? We will never know for sure.

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